Conseil d’administration du  mercredi 15 février 2017

 

Étaient présents : Marie-Jo Thabuis, Michel Germain, jean-René Farreyre, Roger Moiroud, Jean Travers, Jean-Claude Bibloque, Léo gantelet, Michel Berthod, Bernard Prêtre, Didier Warret, Jean-Paul Cléret.

 

 

 

** Jean-Claude Bibloque rend compte d’une situation financière saine.

 

**  Nous saluons une belle réussite du POINT À LA LIGNE (numéro 10) et nos remerciements à Didier Warret pour sa compétence attentive et sa patience bienveillante. Se pose la question pour la revue : tous les ans ou tous les deux ans ? Plutôt tous les ans.

 

Il serait important de cibler des sponsors en fonction du lieu où aura lieu le Printemps du Livre.

 

** Situation des vendredis de la S.A.S.

 

Georgette Chevallier intervient le 17 février, Jean Travers le 23 mars Marianne Henriet le 19 mai,  Coulon le 15 septembre et Bruno Arts le 24 novembre.

 

 

 

** Préparation de l’assemblée générale du samedi 4 mars.

 

Les informations ont été envoyées ainsi que les propositions de renouvellement de cotisation et de repas, à midi, au Grain de Sel.

 

** Préparation du 27eme Printemps du Livre à Aix-les-Bains.

 

Bravo à Roger qui a parfaitement finalisé le projet.

 

Vont être envoyées les inscriptions au salon et au repas. Nous saurons au mois de mars qui a remporté la Plume de Cœur.

 

** Préparation de la journée du patrimoine à Clermont et notamment l’attribution de la plume d’or. Évocation de Franck Tillier auteur connu de romans policiers, étant entendu que la plume de vermeil sera attribuée à Georgette Chevallier.

 

Nous repartons sur l’hypothèse d’un repas au restaurant du château. C’est Bernard Prêtre qui est chargé des contacts.

 

**  Annuaire 2018

 

La demande est qu’il soit réalisé par le conseil départemental une nouvelle fois

 

** Préparation de LIRE SUR LA COLLINE en compagnie de Joëlle Perradin et Isabelle Berrod qui ont rejoint le cA.

 

Le samedi soir, le repas aura bien lieu avec Bernard Pivot.

 

Pour le concours de poésie transmets les envois scolaires au C.P.R. qui se réunira le 6 mars et communiquera les résultats, tant pour les adultes que pour les enfants.

 

Pour le salon du dimanche, il y a environ 28 inscriptions ainsi que pour le repas (à 10 euros).

 

Confirmation de la soirée de poésie du C.P.R. le 21 mars.

 

 

 

N.B. annonce le spectacle de PIERRE TOURNIAIRE le Jeudi 30 mars Michel Berthod  à 20h.30 à l’auditorium de Seynod.

 

 

 

Le prochain C.A. est fixé au 26 avril 2017.

 


ASSEMBLEE GENERALE du 4 MARS 2017

 

RAPPORT MORAL

 

 

 

         Voilà une année très éprouvante pour notre société et lorsque nous avons créé cette association d’amis, le 7 décembre 1991, on ne pensait pas devoir enregistrer tous ces décès, tant il est vrai que les écrivains sont immortels. C’est un moment très difficile pour moi, pour nous tous, car bon nombre d’amis sont partis et notre grande famille est en deuil.

 

Pardonnez cette litanie nécrologique, mais tous le valaient bien et il est de notre devoir de garder leur souvenir vivant : Roselyne Carrier-Dubarry, tout autant auteure qu’artiste, Daniel Fraissard spécialiste du patrimoine savoyard, Mario Gobber qui venait de nous rejoindre, Paul Désalmand, Paulo de Montmartre écrivain et philosophe, le philosophe Michel Butor, le résistant Louis Masson, Daniel Chaubet, l’amoureux de nos montagnes, Amédée Thévenet le duc de Clermont  et le dernier survenu début janvier : l’auteur britannique John Berger.

 

Je vous demande pour eux quelques instants de recueillement.

 

         Mais il nous faut continuer notre chemin. Jean Paul vous fera le compte rendu de nos activités toujours aussi multiples, variées et qu’il nous faut poursuivre avec conviction pour la défense de la lecture, du livre et des auteurs savoyards.

 

         Il vous souvient certainement qu’il y à trois ans, j’ai émis le vœu de quitter la présidence de la SAS. J’en ai bien sûr toujours le souhait, mais je constate que les volontaires ne se bousculent point. Aussi, malgré les avis de certains (à commencer par mon épouse), je vais repiquer au tas pour trois ans, si vous m’acceptez encore. Après quoi, il faudra naviguer sans moi… Je resterai à la disposition de la SAS bien évidemment, mais j’aimerai me libérer d’un certain nombre d’obligations.

 

         Voilà vous savez tout ou presque. Je voudrais cependant vous redire à tous combien c’est un honneur et surtout un bonheur de travailler tous ensemble et ce depuis plus d’un quart de siècle. Nous avons bâti de grandes choses, mis sur rails des activités qu’il nous faut faire perdurer, même si ce n’est pas simple tous les jours. Je voudrais pour terminer ce rapport remercier chaleureusement Jean Claude Bibloque et Jean Paul Cléret, trésorier et secrétaire pour tout le travail effectué. Je voudrais aussi dire merci à tous les membres du CA qui prennent 4 fois l’an le chemin de Saint-Martin pour un après-midi de travail, et pour tout le cœur qu’ils mettent à l’ouvrage ; Grands remerciements  à Roger Moiroud  pour son activité déployée en Aix, à Marianne Henriet et à Didier Waret pour leur incroyable implication dans la réalisation de ce nouveau numéro de Point à la Ligne. Mes remerciements vont aussi à tous les auteurs qui participent, assidument pour certains, à toutes nos manifestations. Ils vont également à la Municipalité de Seynod, à Françoise, Joëlle et Isabelle notamment, au Conseil départemental de la Haute-Savoie et à Christian Monteil en particulier. Merci à tous et nous savons bien que rien ne serait possible sans vous.

 

         Je termine en vous souhaitant une heureuse année en cours avec plein de signes gravés sur la feuille blanche de nos rêves.

 

 

 

Michel GERMAIN

 

Président de la SAS

 


 

Hommage à Georgette CHEVALLIER

plume de Vermeil 2018

 

Chère Georgette Chevallier, chère amie,
Puisqu’il m’appartient aujourd’hui, au nom de la Société des Auteurs Savoyards, de célébrer votre entrée dans le cercle restreint des Plumes de Vermeil, je voudrais en premier lieu, et avant de parler de votre œuvre, dire quelques mots sur vos débuts, et votre itinéraire en général ; lequel nous conduira ensuite à votre parcours littéraire.
Vous êtes née en 1929 à Lille, Vous êtes mère de trois enfants, grand-mère de six petits-enfants et bientôt semble-t-il arrière-grand-mère. Entre chance et malchance, vous êtes née dans une famille très cultivée : votre grand-père paternel était instituteur, votre grand-père maternel était un botaniste éminent, doyen de la faculté des sciences de Lille et correspondant de l’institut ; quant à votre père il était lui aussi botaniste, enseignant à la faculté de Lille. Tout, me direz-vous, pour que s’épanouisse votre goût pour la culture et singulièrement pour la littérature.
Mais ce serait sans compter avec les aléas de la guerre que de s’en tenir seulement à ces considérations. Dès 1940, avec le désastre de Sedan, vous êtes ballottée sur les routes de France : Toulouse, Oz-en-Oisans, Grenoble… avec des années scolaires tronquées, fragmentaires, que vous avez dû compléter par vos propres moyens en autodidacte. Autant de circonstances négatives qui n’ont pas réussi à tordre le cou à vos ambitions littéraires. Vous réussissez en effet vos deux baccalauréats, le premier à Grenoble, et le second à Lille où vous êtes revenue dès la fin de la guerre. Vous y obtenez ensuite une licence de lettres classiques, et vous faites connaissance avec celui qui deviendra bientôt votre mari, André Chevallier. Ensemble, vous venez à Annecy et vous y installez en 1952. Vous franchirez encore quelques étapes du cursus universitaire  et vous enseignerez les lettres classiques au lycée Gabriel Fauré.
En 1983, vous perdez votre mari, et ce fut pour vous un véritable drame. Là encore vous avez dû vous adapter. Depuis, vous vivez seule dans votre appartement dans le centre d’Annecy. Au cours de cette période, grâce à votre engagement littéraire, vous devenez Chevalier de la Légion d’Honneur, Officier des Palmes Académiques, Dame de l’ordre des Saints-Maurice-et-Lazare ; en un mot, vous obtenez de multiples distinctions dont celle d’aujourd’hui fera désormais partie.
Considérant cette belle réussite à la force du poignet, ce qu’il me paraît important de souligner à cet égard, c’est votre résistance aux événements contraires, et votre capacité à atteindre les buts que vous vous étiez fixés malgré les conditions extrêmement chaotiques que vous avez dû gérer au plus près. Me revient alors en mémoire pour qualifier ce parcours, cette maxime lapidaire qu’en latiniste distinguée vous connaissez sans doute : « ad augusta per angusta » : « vers les sommets par des sentiers étroits ».
Mais venons-en maintenant à l’œuvre que vous avez construite. Et distinguons deux grands chapitres : d’abord tout ce qui touche à la poésie car vous êtes une poétesse reconnue, puis tous les autres domaines littéraires dans lesquels vous êtes impliquée.
Concernant la poésie, je vais maintenant laisser la parole à une autre poétesse annécienne :

 

Ornella Venturini, qui nous donnera quelque éclairage sur vos talents dans ce domaine :

J’accrocherais mon âme aux rayons du soleil
Tandis que brillerait sur le vert des campagnes
Une vive lumière aux éclats de miroir ;
Et quand, en même temps que le haut des montagnes,
Le ciel s’empourprerait dans la douceur du soir,
J’accrocherais mon âme aux rayons du soleil….  (extrait de Itinérance )
J’ai connu  Mme Chevallier par le biais de la poésie.
J’ai admiré sa compétence dans tous les chemins de l’écriture, dans les conférences ayant pour sujet  des personnages historiques ou littéraires… Georgette est une encyclopédie dans ce domaine !
Mais, dans mon approche, c’est surtout la poésie qui m’a touchée.
 Car Georgette, avec une maîtrise parfaite de la prosodie, mais aussi avec la plus grande aisance dans la poésie libre, sait cueillir et traduire en vers  toutes les nuances de l’existence, ce qu’il y a de merveilleux, de tragique ou de dérisoire dans la Vie : une philosophie bien à elle, où le sourire se teint parfois d’une nuance amère.

Narquoise
elle jase,
et blèse
exquise…
Exquise
Elle explose
Et fuse,
Rieuse,
La fontaine de Toulouse.   (Itinérance)

Plusieurs poètes de la Haute Savoie  et d’autres départements,  peuvent  se souvenir des  «  goûters des poètes », rencontres conviviales organisées par Madame Chevallier  autour d’un thème qu’elle développe souvent avec humour. Et croyez-moi, c’est un petit bonheur d’écouter Georgette et ses amis présenter leurs poèmes, émouvants ou drôles, sur des sujets très diversifiés : le café, le vin, le chocolat, la lune, le feu, l’enfant, le parfum, la forêt, l’espoir…Le rêve.
Une trace poétique  des lieux visités est restée aussi dans ses recueils : ses voyages sont sur les pages, nuances en couleurs et en vers sur la douce France ou sur des pays plus lointains.
Alors,  je suis particulièrement touchée par cette petite cérémonie qui rend hommage au talent de Mme Chevallier, et je lui dis MERCI !
Merci  Georgette, au nom de tous les poètes qui ont eu la chance de vous (te ??..) Lire, de vous écouter, de partager vos images, vos émotions et vos clins d’œil.
Mais l’activité littéraire de Georgette Chevallier ne s’arrête pas là ; elle s’est exercée, et s’exerce encore, dans de multiples domaines : à son actif on dénombre des centaines d’articles, des dizaines de conférences sur les sujets littéraires les plus divers, des préfaces ; mais aussi des livres sur Annecy, sur les poètes, sur le lac, parfois en collaboration avec des peintres locaux, des illustrateurs, ou des sommités régionales telles que Paul Guichonnet par exemple… Vous comprendrez, n’est-ce pas, qu’il ne me sera pas possible de rapporter ici tous ces éléments ; ils sont bien trop nombreux. On peut cependant noter au passage qu’elle est intarissable sur les œuvres d’Albert Samain, d’André Theuriet, d’Anna de Noailles, de Pierre Loti, et de bien d’autres…
J’ajouterai que Georgette Chevallier adhère à de nombreuses associations et sociétés, toutes vouées à la littérature. L’une d’entre elles, bien annécienne celle-là, mérite absolument d’être mentionnée : l’Académie Florimontane, cette société savante plus que centenaire dont elle a assuré le secrétariat (quasi perpétuel) pendant plus de 30 ans. À ce titre, elle a beaucoup contribué à l’édition annuelle de sa « Revue Savoisienne », dans laquelle elle a laissé de nombreuses publications. Je n’oublierai pas non plus, et pour cause, sa participation à de nombreux jurys de concours de poésie. Et celui de la Florimontane en est le parfait exemple ; j’ai d’ailleurs l’honneur d’en faire partie moi-même à ses côtés.
À travers ce tableau, certes bien parcellaire, que j’ai tenté de vous faire partager, je pense que vous aurez compris que nous avons là affaire à un personnage hors du commun. Sur le plan littéraire, elle est une sorte de pivot auquel nous nous référerons, nous autres gens de plume, pour de multiples questions. Personnellement, je me souviens lui avoir demandé plus d’une fois d’éclairer ma lanterne à propos de certains problèmes syntaxiques dont notre langue a le secret.
Mais surtout, je ne vous confierai pas ce portrait, bien incomplet assurément, sans dire toute la loyauté, toute la droiture, (que traduit si bien son franc-parler), dans lequel l’humour n’est jamais très loin… ainsi que la belle amitié que Georgette est toujours prête à donner sans compter à son prochain.
Alors, en guise de conclusion, permettez-moi de paraphraser quelque peu l’hommage que Jean d’Ormesson avait rendu à cette grande dame que fut Simone Veil à l’occasion de son entrée sous la coupole :
Chère Georgette, « nous vous aimons ».